Pour une majorité de petits travaux (et de plus gros) et lorsque l’on veut limiter ses investissements, rien ne vaut un bon porte-outil, maniable, attelable aisément et adaptable à une panoplie d’outils. Cultivant une grande variété de légumes et ayant un grand nombre de petits travaux différents à réaliser, le porte-outil est sans doute la solution la plus économe pour s’équiper.La vallée du Gier, qui sépare le département du Rhône de celui de la Loire semble être un vivier inépuisable de démarches d’autoconstructions et autres bricolages. Après un début d’après-midi bien chargé passé à discuter aménagements d’étables (etable-semi-auto-construite-bois-bardage-t4159.html) et cabanes à cochons (cabanes-cochons-t2676.html) au GAEC des Pâquerettes, une dizaine de minutes en voiture à travers les routes tortueuses du Parc naturel du Pilat m’ont mené au GAEC du Jardin des Balmes (dont vous pourrez retrouver une présentation autrement plus séduisante ici : https://www.uniferme.fr/gaec-jardin-des-balmes#).
C’est avec Thomas Bouchet que je suis entré en contact, jeune maraicher ayant repris la ferme en 2016 à Alain Laval, l’instigateur de ce joyeux fouillis de bricoles et de machines dont je vais tenter de vous en résumer une partie dans les articles qui vont suivre.
Il n’y a pas à chercher bien loin pour comprendre la technicité et l’intérêt que porte Alain à l’autoconstruction de machines. Ayant été ajusteur-monteur mais souhaitant plus de libertés, pour Alain, être maraicher c’était avant tout une bonne excuse pour continuer à bricoler !
Toujours est-il qu’avec une telle diversité de productions légumières visant à fournir un magasin de producteurs et avec une surface de dix hectares, il fallait une mécanisation importante pour ne pas se tuer à la tâche.
Disposant d’un système de direction emprunté à une Renalut Estafette (dont elle partage probablement la tenue de route), ce porte outil à la direction aussi précise qu’une R25 (dont provient le volant), vous permettra de biner vos carottes tout en évitant les sorties de routes…pardon, de sillon. Mais ce n’est pas tout, ce porte-outil dernier cri possède également une suspension pneumatique pilotée…manuellement par des manivelles permettant le terrage de l’ensemble. Enfin, il comprend une bonne capacité de transport pour vos skis, vos vélos…ou vos outils, qui viendront se fixer, suivant les versions, grâce à des boulons, soit sous les poutres latérales, soit sous les poutres avant et le siège arrière.
Le coût de la machine est minime. Beaucoup de matériel récupéré et de la ferraille, principalement achetée neuver (tubes carrés, tubes ronds pliés, fers plats et autres. Du classique). De substantielles économies ont été réalisées par rapport à du matériel neuf, qui de toute façon n’existe pas dans le commerce selon les modalités exigées par Alain. La qualité de la réalisation a tout de même demandé un certain temps de travail, mais Alain dispose de tout le matériel et outillage nécessaire à ce genre de conception (notamment un tour).
Au chapitre des améliorations, le système de serrage de boulons, bien que loin d’être complexe, aurait pu être simplifié pour permettre d’interchanger ses différents outils plus rapidement sans avoir besoin d’outil supplémentaire.
Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usage·R·E·s, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2018-2021).
