La cage de contention mobileNicolas Fort possède 25 vaches élevées au grand air et nourries sur les prairies verdoyantes des monts du Lyonnais. Bien que ces dernières années, les sécheresses se prolongeant de l’été à l’automne mirent à rude épreuve les pâtures ainsi que leurs ruminantes occupantes.
Etant seul avec son « zinneke » sur sa ferme (ceci n’est pas un terme agricole, mais un mélange, ici quelque peu surréaliste entre un bouledogue et un border-coli), la philosophie de Nicolas est simple : « Le but, c’est de ne pas s’emmerder la vie et donc d’être bien équipé pour tous les travaux du quotidien ». Seulement, ces équipements, achetés sur les marchés numériques de la High tech peuvent rapidement s’avérer des investissements plongeant tout droit vers les gouffres sans fonds des coûts annexes et autre réparations et entretiens. Faisant fi de cette démarche consumériste, Nicolas s’est élevé en prêcheur de la bonne affaire et du matériel de récupération. Du rotosileur (sorte de rotobèche/cultirateau ?) acheté 1000euros totalement démonté et remonté, au rotoandaineur déniché pour 150euros et amélioré, jusqu’à la cage de contention dont il se dit qu’elle serait à la base des modèles maintenant vendus sur le marché. Nicolas bricole tout, vite et bien, Il est également à la base du séparateur à méteil dont l’Atelier Paysan s’est inspiré (https://latelierpaysan.org/Separateur-de-meteil).
Ayant eu vent de ses talents, il me fallait aller le rencontrer. C’est donc par un après-midi ensoleillé de février que je suivis le chemin menant à sa ferme…
Le parage étant une opération fastidieuse et devant être réalisée régulièrement (à raison de 2-3 fois par mois par vache, avec 25 vaches, cela représente tout de même 3600pattes parées par an !), Nicolas souhaitait un système facile à mettre en place et lui permettant de gagner un maximum de temps tout en cherchant à diminuer la pénibilité de son travail. Il a donc conçu une cage de contention passant par-dessus de la vache et se fixant sur la traverse basse des cornadis d’un seul « clip ». La cage permet de maintenir la vache en place et de lui soulever les quatre pattes (pas en même temps !) grâce à des systèmes de sangles actionnées par un treuil.
Il va de sois que l’ensemble provient de matériel de récupération. Ne disposant pas de la complexité des modèles du marchés, sa cage de contention est facile, légère et surtout très loin des 2000euros (prix d’appel) des constructeurs. Bref, aucune raison de ne pas autoconstruire sa cage soi-même !
Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usage·R·E·s, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2018-2021).
